Etant maintenant émigré
sur le sol Réunionnais depuis plusieurs mois, je commence à avoir une idée un
peu plus précise des coutumes de la faune grimpesque locale.
Et pour casser tout de suite tout le suspens à venir, le grimpeur réunionnais a érigé l’éliminante et interdiction en tout genre au rang de religion si ce n’est plus. J’en suis parfois à me demander si les ouvreurs ne choisissent pas une ligne en fonction des interdictions qu’ils pourront inventer. Une récente étude de la NASA a d’ailleurs montré que si toute la peinture utilisée pour indiquer ces interdictions sur le seul site de bloc de la ravine des Avirons fondait, ça provoquerait un relèvement du niveau d’eau moyen des océans de l’ordre de 2 à 3 m.
Et pour casser tout de suite tout le suspens à venir, le grimpeur réunionnais a érigé l’éliminante et interdiction en tout genre au rang de religion si ce n’est plus. J’en suis parfois à me demander si les ouvreurs ne choisissent pas une ligne en fonction des interdictions qu’ils pourront inventer. Une récente étude de la NASA a d’ailleurs montré que si toute la peinture utilisée pour indiquer ces interdictions sur le seul site de bloc de la ravine des Avirons fondait, ça provoquerait un relèvement du niveau d’eau moyen des océans de l’ordre de 2 à 3 m.
illustration parlante!!
Il faut dire que, contrairement à certains autres sites (cf article « On a Bleau dire ») les possibilités de grimpe sont quand même bien limités ce qui explique en partie les choses mais n’excuse pas tout.
L’événement qui m’a définitivement
fait sortir de mes gons et motivé à de nouveau déverser des litres et des
litres de venin sur mon prochain s’est déroulé hier. Lors d’une monté de
travail dans une voie on m’explique gentiment la méthode du crux « là tu
prends l’inverse à bout de bras, tu montes les pieds à plat sur ce putain de
rocher avec une adhérence proche de celle d’une savonnette et tu jettes sur le
plat ». Ma musculature de Barbie m’interdisant strictement les méthodes pieds
à plat ou de jettes sur plats, j’en trouve des nouvelles, genre; changement de
mains, une, deux puis trois inters, talon, lolote, yaniro… bref des méthodes
révolutionnaires. C’est à ce moment que le petit commentaire montant des abimes
du sol et venant tout droit de mon dictionnaire à méthodes local est
arrivé : « ha oui, ça on y avait pensé mais c’est plus facile du coup
on l’a pas fait ».
En résumé, il y avait
besoin de cette cotation dans ce secteur donc on l’a inventé, et encore ça
s’était avant l’apparition de 8a.cu je vous laisse deviner ce que les secteurs
modernes vont devenir !!!
Remarque ce genre de
comportement est cohérent avec les conneries qu’on peut entendre de la part de
la frange philosophe de la communauté varappeuse lors de chaque débat sur une
cotation ex : « arrêter de vous prendre la tête avec ça ce qui compte
c’est la pureté du mouvement ». Et ta sœur elle est pure ? Et si ce
qui te plait tant c’est la pureté des mouvements qu’est ce que tu branles
depuis trois mois à taper des essais dans un 8 t’avais qu’a faire les mêmes
mouvs sur une échelle de bacs et ça t’aurais tout autant fait mouillé.
Les barreaux d'échelles sont parfois minces, et Tristan nous vends du rêve dans ce 7a+ Peï, sans prétention.
Pour en revenir à cette question des éliminantes elle n’est pas récente ni nouvelle, certaine personnes ayant déjà il y a fort longtemps choisi d’imposer leur méthode à coup de burin. Je me suis aussi demandé si cette manie d’interdire des prise ne nous est pas hérité de nos amis grenoblois et niçois (respectivement princes et rois du perfo). En effet, au lieu de tailler et donc créer des prise dans l’hémisphère nord, on en interdit dans l’hémisphère sud. Ça serait un peu comme l’histoire du tourbillon d’eau lorsque l’évier se vide qui tourne dans un sens d’un coté de l’équateur et dans un autres sens de l’autre coté. Sauf que pour la création/interdiction de prise ça ne tourne qu’en direction de la débilité.
Enfin pour modérer un peu toutes ces critiques il faut quand même dire que malgré la quantité impressionnante de rocher sur cette île, les possibilités en terme de grimpe restent quand même relativement limitées par rapport à certaines autres régions du globe. Par contre la motivation des locaux est à toute épreuve. Par exemple, quand on passe deux heures à nettoyer un bloc plein de terre par 35° avec 200000000 moustiques au m² et que le dit bloc s’avère être une bouse infame (i.e bloc ou l’on ne peut rien interdire) ils ne s’en formalisent pas et retourne illico presto en nettoyer un autre. Ils (les locaux), ont aussi la caractéristique d’être réellement accueillants et d’intégrer avec une facilité déconcertante les nouveaux venu, on est bien loin des « mort aux cons » élogieux de certains sites du sud de la France ou encore des « vous les provinciaux vous pouvez pas comprendre » des Parisiens-bleausards.
Pour conclure la Réunion
est une petite île avec des petits sites remplis de grandes interdictions, de
moustiques et de locaux accueillants. Sur ce je vous quitte il faut que j’aille
faire la version 123 bis du bloc, si si vous savez celle sans la réglette main
droite mais avec le talon à gauche autorisé.
Un spécimen bien connu de ce site qui a été, a juste titre confondu avec un surfeur australien …ici en pleine démonstration de puissance dans un bloc de grande ampleur!
Texte: Lala
Photos: Lala Carole Adrien
Photos: Lala Carole Adrien
*Escalade péi : nf
pas de définition exacte du terme. Cf « bloc péi** ».
**Bloc péi : Joli
petit bloc de 60 cm de haut consistant en un réta à la con sur des plat fuyant
en plein soleil à 35° à l’ombre. La réception peut être catastrophique et/ou extrêmement
dangereuse. Un local m’a aussi donné une définition plus synthétique :
bloc péi = bloc de merde.
Deux exemples de bloc Péi
caractérisés par l’ampleur du rocher et la pureté du mouvement !!!