Étant depuis peu retranché dans la grisaille parisienne j’ai eu le loisir de découvrir un nouveau type d’escalade bien plus intéressante (quoique…) sur le plan sociologique, comme sportif. En effet Paris oblige à fréquenter assidûment les salles d’escalade et, en particulier, les salles de pan.
J’avoue avoir mis quelques séances à comprendre les lois bien établies qui régissent « le torse nu ».
A première vue la loi semble simple on se dit que pour avoir l’ultime honneur de retirer son t-shirt, il suffit d’avoir des biceps surdimensionnés, des pec’ qui doivent bien faire un C ou un D en bonnet et soulever (au moins) 250 kg au développé couché. Bref être un Golgoth bodybuildé.
Mais quelle ne fut pas ma stupeur lorsque je vis un homme au gabarit normal (bien plus musclé quand même que certains falaisistes au corps d’insecte n’utilisant que leur genoux, talons et autres coincements pour évoluer...) ôter en toute impudeur son t-shirt. Le pire c’est qu’il fut, le même soir, imité par de nombreux acolytes et ce sans la moindre réflexion de la part des bobybuilders.
Après une longue et furtive période d’observation, la réponse apparut d’elle-même : tous ces hommes (et oui le torse nu n’est malheureusement pas encore très rependu chez les femmes) ont un tatouage allant de la simple petite étoile sur l’omoplate au gros tatouage tribal englobant la moitié du dos.
Sachez donc amis sudistes que si vous voulez retirer votre t-shirt dans une salle de pan parisienne (je ne souhaite à personne de devoir y aller mais bon on sait jamais), vous devrez soit avoir une musculature exubérante soit vous faire tatouer quelque chose quelque part.
D’ailleurs en prévision de l’été, si vous avez des suggestions à me faire, je compte bien me faire tatouer (vu que prendre du muscle ça fait longtemps que j’ai abandonné !).
Autre règle à respecter absolument, ne jamais se foutre ouvertement de la gueule des gens même dans les situations les plus burlesques. Par exemple lorsqu’il y a la queue dans un bloc, que quelqu’un passe devant tout le monde pour mettre son essai et s’éclate le coude (ou tout autre partie du corps) sur la grosse prise violette d’à coté, personne ne lui fait de réflexions du genre « ah putain j’aimerais vraiment pas être à ta place » ou encore « et voila ce qui arrive quand on a pas le niveau », non tout le monde s’enterre dans un silence hypocrite ponctué, ça et la, de; « ça va ? ».
Mais cette règle du non foutage de gueule a ses fondements logiques, en effet cette dernière nous évite, lorsque des mugissements rauques viennent de l’étage (ou se trouve la salle de muscu), d’y répondre de manière hystérique en imitant un orgasme féminin. Ce qui en soit est une très bonne idée étant donné que le criard en question est le plus golgoth des bodybuildé, soulève 300kg au développé couché (à une mains) et a un énorme tatouage tribale sur l’épaule, bref cet homme, dans cette salle c’est dieu tout puissant !
Sur ce je vous quitte
Raphaël Lagarde (Lala)