mercredi 4 décembre 2013

OHHHH MY GOD !!!!!! Road trip USA part 1: RED RIVER GORGE
























Voilà déjà 15 jours que nous migrâmes vers le pays du burger, de la cellulite en barre, et donc par conséquent des gros lards qui vont avec !





 Fuck !!!! Partis sans aprioris aucuns, on s’est vite rendus compte que le pays dans lequel on débarquait était bien différent du nôtre, et sur beaucoup de points...



Team : Romain Ferlet, Carole Palmier, Adrien Boulon



Vus du ciel, les arbres de New York ont déjà la couleur ketchup mayo sauce barbecue.
À JFK il nous faudra 1H30 de queue pour arriver devant un douanier blasé qui te reluque de haut en bas, tel un ricain somalien qui n’aurait pas vu un morceau de bacon depuis 15 ans.
On s’est ensuite vus questionnés et traités comme du bétail. Je leur ai alors répliqué que leurs requêtes étaient vaines, puisqu’aucun ovin n’avait encore menacé la maison blanche et ses occupants.... 3 doigts dans le fion plus tard j’étais à l’air libre. Le trip pouvait alors commencer.





En quête d’intégration, on commence par se munir d’un véhicule approprié : un 4*4 modèle réduit aux USA,  un ptit 280 ch, qui fume un minuscule 15L au 100.  ... On va cependant vite déchanter aux vues des limitations de vitesse : autoroutes entre 60 et 70 miles/h (moins de110km/h).


Un petit détour par Manhattan nous fera perdre 4h pour sortir de New York,  et en une nuit seulement on atteint RED RIVER GORGE après 200 cafés jus de chaussette, 1 donuts déguelasse, 2 burgers imbibés d’huile, et un hot dog  plus que douteux.


« C’est vraiment le cul du loup ici », l’arrivée dans le Kentucky au lever du jour nous fait découvrir un paysage de forêts et lacs brumeux (autant que nos neurones). 

En fin de journée on se met l’eau à la bouche en allant jeter un œil au MOTHERLODE, secteur emblématique de RRG.

Caio au Motherload dans Tuna Town 7c classique




Bilan : 12 Litres de bave absorbés par le sol du secteur.

Ça envoie du FAT ; et même si dans ce pays c’est monnaie courante, en tant que pauvres français on est restés choqués par tant de dévers, de prises sculptées, et le comble : tout ça dans du grès de première qualité !!!

Trop d’émotions, on a juste eu le temps de rattraper Romain qui s’est littéralement évanoui face à ce spectacle. Il avait de la mousse qui lui sortait de la bouche et des oreilles, et il convulsait telle une jolie biche qui vient de se prendre une bastos de 12. 

On lui a rapidement mis des petits morceaux de grès dans la bouche en lui récitant toutes les prises qu’il allait potentiellement serrer les jours à venir « bi doigts, réglèttes, pinch..... ». 

Il est revenu à lui et on s’est approchés de la faune locale, c’est à dire le grimpeur Ricain : le choc.

Plutôt avenant et très gentil, le grimpeur ricain parle facilement et se montre très curieux. Il pose plein de questions, à première vue l’intégration culturelle paraissait donc facile.
C’était avant de voir les énergumènes en action.

Voici donc un portrait ( à ne pas généraliser mais bon...)

Un bon grimpeur ricain a : au moins un tatouage, un physique de bodybuilder, du matos flambant neuf, une petite tête à claque et un orgueil aussi important que la taille de leurs buildings.

Un Ricain qui n’as pas une canne à pêche  (stick clip) d’au moins 4m est sûrement un immigré, une raclure de mexicain ou autre (humour américain....oui tout à fait c’est raciste !)
A savoir que la majorité des voies sont équipées en partant du principe que tout le monde en a une, et une grosse bien sûr... Petit Français candide, prépares-toi à faire du solo avant de clipper les premier points !
Les bons Ricains eux sont tombés dans un cercle de stupidité infernal, qui consiste par exemple à pré-clipper à la canne tous les premiers points, qu’ils soient hauts, bas, rando à clipper ou pas. Bref un espèce de rituel étrange qui te fait te sentir inférieur comparé à la race élue : comme un paysan tu vas utiliser un vieux bâton moisecave  et des techniques de cordes douteuses, ayant comme résultat une fois sur deux le coinçage de celui ci dans la paire, ou la confection d’un nœud indéfaisable.

Le Ricain au même titre que l’Allemand, peut saucissonner une journée, voire une semaine entière dans une voie 3 lettres au dessus de son niveau max, monopolisant la voie toute la journée sans aucun scrupule et en toute légitimité... un vrai sketch quand on voit la quantité de voies majeures de tout niveau disponibles à RRG...

Bref au bout d’à peu près 3 heures et 6 minutes,  on a commencé à en souper des mini-répliques de Sharma qui braillent à chaque mouv à t’en faire péter les tympans. Accessoirement, dans un soucis de classification, nous avons établi une distinction inédite entre 2 types de grimpeurs brailleurs :

Le brailleur « Chieur », qui feint un acte de défécation douloureux à chaque mouvement.
Le brailleur « Vomito », qui feint l’excrétion massive de matière stomacale  (idem lendemain de cuite) à chaque mouv.


dépité après une américanade!
Certains grimpeurs mi-kékés mi-teubés et fringués comme des épouvantails nous ont également gratifiés de leur savoir-être : sac à corde à la main, chaussons aux pieds et déjà encordés, ils effectuent parfaitement la tâche qui consiste à taper un sprint de l’autre bout de la falaise jusqu'à toi pour te jeter la corde sur les pieds et dire « I go first ».





Rapidement on a décidé de s’éloigner de toutes ces quenelles d’un diamètre méconnu en France (peut être supérieur à 24)....


Petite anecdote qui montre bien le degré de connerie de certains individus locaux : 

Un bon gros ricain s’échauffe ; arrivé environ à 10m de haut il se rend compte qu’il grimpe avec son grigri au fion « fuck off ». Habilement il décide de le lancer sur son t-shirt (2mm de coton) posé sur un joli bloc de grès (500 kg de roche dure). Malheureusement le petit morceau de coton n’a pas amorti le choc comme prévu..... le grigri tape sur le t-shirt et rebondit sur la caillasse en un bruit terrifiant ..... le bon ricain souriant regarde son pote, un peu blanc, et pour le rassurer il lui sort « don’t worry budy I’ve done that hundreds of times, and it’s fine..... ».  
Personnellement si ça avait été mon assureur je lui aurait coupé les deux mains à sa descente de la voie.

Attention le portrait ci-dessus décrit un stéréotype rencontré heureusement nous avons eu également d’heureuses rencontre avec des gens en or, faisant preuve d’un grand savoir-vivre, et d’une tolérance hors du commun, (souvent méconnue en France). Des gens souriants, et d’une gentillesse incroyable...
Merci à Jeremy, Dan, Josie...


Pour résumer, la  population grimpante des US ne passe pas au travers des mailles géantes du filet américain qui consiste à créer le plus grand vivier d’abrutis sur la planète. Des moutons qui consomment  à outrance et qui ne savent même plus pourquoi.  Un pays qui crée des monstres en tout impunité. Là-bas il n’est pas choquant de voir des gens tellement gros qu’ils en deviennent impotents et qui tombent dans le cercle vicieux d’être contraint à prendre des voiturettes électriques pour aller faire leurs courses dans les supermarchés. Bref un choc culturel qui ne laisse pas de marbre.

Edifiant :)

Revenons au déroulement du trip. Globalement la stratégie a été simple: on a roulé notre bosse dans les principaux secteurs sans se mettre de gros projets.

RRG c’est unique par la qualité et la quantité de grès dont cette zone dispose. C’est donc bien dommage de rester bloqué dans une seule voie quand des tonnes de grès majeur vous tendent les bras. Ici pas de discrimination, il y a des voies à chialer dans le 5 comme dans le 9.

Romain dans un des plus beau 7b+ de RRG Demond Seed




On vous conseille :
 
Secteurs Drive By et Bob Marley : ultra classiques avec des voies mystiques comme :  
Easy Riders 7c+, Spank 7c+, Dirty Smelly Hippy 7c+/8a, Angry Birds 8a, Kaleidoscope 8a+.
Demond Seed 7b+, No Redemption 8a, Sugar Magnolia 8b, Ultra Perm 8b.







Dark Side : moins commercial car dans un style moins commun (bidoigts, plats, rési courte bien
intense), le mur est un des plus pur de RRG, une planche à 30-35° clafie de trous et de formes. 




Voies mystiques : 
The Force 7c+, Eléphant Man 8a, Return of Darthmoll 8a, Swingline 8b.




 



















Gold Coast : un des murs le plus esthétique même si l’escalade n’est pas très variée ça vaut le coup d’y passer un jours ou deux. 
Sélec : 
Black Gold 8a+, Golden Boy 8a/+, God’s Own Stone 8b/+.



Motherload : presque toutes les voies, à savoir cependant que l’escalade y est un peu robotique surtout dans les gros dévers. 



Coup de cœur: 
Snooker 7c+ (prendre le ticket avant 8.am), Take That Katie Brown 8a (majeur mais un peu morfo), Flour Power 8a, Omaha Beach 8b/+.

Le destin du grimpeur à RRG, c’est serrer de la prise et se faire péter les poulies.
Ici mieux vaut être cul-de-jatte avec de bons avant-bras, plutôt qu’un fin technicien avec une rési de plancton séché.


De manière générale si tu viens a RRG c’est un peu pour mettre le cerveau en mode off et tirer droite gauche sur de la règle bien franche..... Petite exception et coup de cœur pour les voies No Rédemption et Sugar Magnolia à Bob Marley.

Ambiance dans Sugar magnolia 8b




Demond Seed 7b+





Romain, en reprise, s’est retrouvé pourvu  d’une force de mulet et malheureusement d’une rési proche du niveau de la mer.... 

les enchaînement étaient épiques et les sorties  en 5 sup se sont vite transformées en combat de rue.  Les coudes regardaient le ciel et applaudissaient tout seuls quand il a clippé les relais de 
No redemption , Elephant man, Take that Katie Brown en 8a (aplause) !

Elephant man 8a



Un try dans Thug life 8b après avoir pris le 50eme ticket de la journée (secteur Drive By)


Carole se réveille un peu tard en fin de trip et pourfend avec une facilité déconcertante dirty smelly hippy 7c+/ 8a flash, Elephant man 8a et Flour power 8a au premier. Elle tombera le dernier jour dans son projet Sugar magniolia 8b dans le 6b final avec une méthode en 8A+ bloc non validé par le comité directeur.

re Sugar magnolia une des lignes les plus esthétique de RRG

Quant à votre rédacteur, je me suis payé une bonne tranche de à vue dans le 7c+ et 8a avec comme réalisations sympas, Bohica et dirty smelly hippy 8a à vue et Ultra perm 8b en quelques runs en faisant les méthodes Mennen pour homme que Chuck Norris en personne m’a données : sans les inters et sans le repos de genoux en bois de Santal.

une posture de champion dans Elephant man:)




 On vous conseille le camping du Land of the Arches, hangar de kosovare convivial et pas cher (5 dol la nuit avec douche).





petit dej: classique oeuf/bacon par -3°C






Concernant l’endroit où se trouve le spot (après Slade) : plutôt beau mais culturellement à chier. Autant vous dire qu’il a fallu être inventifs pendant les jours de repos :






course de fauteuil roulant monocycle au Land of the Arches





















 le zoo de reptiles à Slade












les fabriques de Bourbon à Lexington




ou s’empifrer au mexicain de Winchester ( à coté du Walmart, pour 10 dol tu ressort en rempant).


burger party
Apres 10 jours de grimpe et 4 de repos au total on quitte avec nostalgie cette falaise mythique et tous les collègues in the place : la team de brésiliens Caio, Lou, Wagner, les canadiens Will, Leve, Emilie, Miles, les français Ninon et Julien Tridon. Bref une équipe de Winners avec qui nous avons partagé des moment inoubliaux malgré le froid ( journées entre 10°et -7 !!!),  la neige, les red necks , le coût astronomique de la bière et les œufs ignobles de couleurs blanche !!?

Beer trailer de RRG (archtung; fermé le dimanche)






Now direction l’Utah et la visite des principaux parcs comme Arches et Brice canyon pour 2 jours  puis Bishop pour 2 semaines.
Mais avant ça il va falloir se coller dans la joie et la bonne humeur les 40 h de bagnole qui nous séparent de La Mecque du boulder.



 






Show must go on, seguimos a muerte.

Texte Adrien Boulon

Photos : Adrien Boulon, Carole Palmier, Romain Ferlet





4 commentaires:

  1. Très beau post, on a bien rigolé!!! Tu verras après quelques trips on se rend plus compte de tout ça, c'est terrible! !
    Bonne continuation à vous!!!
    Gé et Flo

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci. On suit également vos aventures a distance. La bise et A+ dans le bus.
      Adri et Carole

      Supprimer
  2. Putain Boubou je viens d'avoir une révélation en lisant ton article. En fait le grimpeur américain comme tu le décrit serait un mixte entre le parisien (tatouage, physique un peu comme le mien...) et le grenoblois (canne à pêche, braillard). Ceci nous fait donc complétement revoir l'histoire de la colonisation des us. A méditer.

    Profitez bien, bisettes

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Putain Lala tu mets en lumière une évidence que j'avais sous le nez,sans pourtant l'avoir décelé. C'est là qu'on reconnait le génie!!! tu m'étonnera toujours.
      Je te fais une bisette de la métropole et te souhaite une bonne lecture du 2ème Opus.
      N'oubli jamais, que tu as carte blanche pour publier tes articles de haut vol sur AMB.

      Supprimer