lundi 14 mai 2012

Road trip 3: Andalucia por favor!!!


Ne disposant pas d’assez de dynamite pour éradiquer le site de Chulilla, nous avons quitté ce spot avec une sensation de travail bâclé.

Le joli village de Chulilla vaut tout de même le détour


Peu importe, nous desertâmes ce lieu diabolique pour des contrées sensées être plus clémentes : Sella.

C’est à croire parfois que le destin s’acharne… Le site est classe, mais à cette époque de l’année:
on n’achète pas d’esquimaux glacés à Sella…..on le devient tout simplement.




Le vent glacial du « Wild Side », ajouté aux 3 petits degrés de température moyenne, nous a littéralement gaché le plaisir. Malgré quelques runs de kosovars (à muerte como siempre), les croix ne sont malheureusement pas tombées, comme mamie dans les escaliers, et toutes les saveurs de ce bout de caillou mythique sont devenues, un peu fades.

Nous avons d’ailleurs très vite noté que les espagnols étaient inscrits aux abonnés absents. Seuls quelques tchèques peu vaillants mais fort sympathiques ont vaguement tenté de s’échauffer, sans grand succès. 






 Nous ne sommes pas tombés malades, mais la fièvre andalouse commençait à nous gagner...

La vie ici était trop saine, et le gras du bide disparaissait bien plus rapidement que sous n’importe quel régime Weight Wachers.

Direction les tropiques ibériques et le royaume des tapas (gratuites) à profusion.






GRANADA (siège de la création d’A Muerte Bicho )

                                        Village de "Nivar" prononcé avec un B au lieu du V.....

Après avoir fait remonter notre Indice de Masse Corporelle (C.f la photo du singe) , nous voilâmes donc dans de bonnes dispositions pour tâter le calcaire de Cogollos.

                                                             Secteur "El goteron"

Le site est plutôt classe, l’escalade y est variée, entre les voies courtes très bloc du secteur Sismico, et les envolées de 40m à colos et mocos des secteurs Goteron et Campana. On s’est très vite sentis comme des coqs en pâte, malgré quelques démonstrations flagrantes de « mala follada granaina » d’un certain local nommé Man .
A croire que chaque « Guiri » (touriste) qui vient souiller son sol doit se prosterner devant ce pseudo prophète qui a pour seul gloire d’enduire le sika comme un vrai artisan du BTP

Un certain R Fanega, équipeur de lignes de génie à coup de mèche de 16 et de lèvre de Sika, en profite pour me "chier dessus" concernant une voie que j’avais équipé sur le secteur: Il proclama que je m’étais pris pour un autre en annonçant une cotation surévaluée après l’avoir first ascenté. Je présume et j’en met un organe à couper, que ce petit bout d’homme a réalisé une version édulcorée de la voie (par la gauche)qui enlève le 7b/c bloc du début pour entrer vaillamment dans le 7c final. Il annonça fièrement que ca valait un petit 8a.
Alors je lui réponds allègrement qu’il peut même décoter sa version à 7c, et ainsi être honnête jusqu’au bout !
Dans le amuerte bicho crew on est pas là pour trier les olives et se faire enquiquiner par des histoires futiles de cotation.

 Carole en canne en profite pour expédier LA voie majeur du Goteron « La Marmotilla », qui se transforme en son premier 8a +. Cette voie puissante necessite une belle paire de….. que carole n’as pas, mais a remplacé par une ténacité hors du commun.













                                      dernier mouv du premier crux de "la marmotilla" 8a+

Notre seigneur Moulin s’est trouvé indisposé à Cogollos, et ne trouvera pas le rocher digne d’accueillir ses menottes. Certaines voies lui sont apparues trop bloc et le rocher de qualité insuffisante  . Sa seigneurerie en profitera pour manger du raisin en regardant la plèbe, exultant, et non sans modération, certaines ardeurs primaires sur le caillou (je parle d’escalade bien sur). Il se reservera stratégiquement pour les colos accueillantes de Jaen (ni polla) ;)

                                               Renaud dans "Bull terrier" 7c, qu'il a aimé !!!


JAEN :
La vie a grenade était trop saine, malgré l’abondance de tapas a prix dérisoire, la quantité de matière grasse ingurgitée restait insuffisante, et nos petits foies commençaient à rentrer en dépression !!
Direction donc et sans plus attendre : le pays de l’huile d’olive, où les oliviers poussent comme du chiendent, où l’huile coule partout à profusion en parfaite harmonie avec la Cruz campo (bierre locale) et le Larios (gin espagnol). Il parait même que la matière sudorale des locaux a été remplacée au fil des années par cette matière grasse si pure.
Autant vous dire que si on se sentait en forme avant notre arrivée a Jaen, nous sommes vite passés en mode poivreaux de PMU, la pratique sportive en bonus, pour économiser quelques tournées. 

Team franco Jiennense de G a D: Luis serrano,moi, Camilo, el Pana, Renaud, Luis Penin, Tuko
.
                                               Renaud et Roumain sont sur un bateau....

Nos petits bras coulés dans de l’acier trempé auparavant, se sont vite transformés en terre cuite de chez Jardiland.
La rési c’est effondrée aussi rapidement que les 2 tours du world trade center (en ce qui me concerne). Nous changeront par conséquent rapidement notre fusil d’épeautre, pour privilégier les graines, afin d’envoyer du pain complet avec suplément sésame, le tout en mode machine de marque allemande .
Pour résumer, une fois le taureau pris par la main, nous avons logiquement pris les armes ; celles qui font des trous partout !!

La mission était simple : mitrailler de spits une paroie cible, sélectionnée avec goût et figurant parmi les meilleures pièces de la région. J’ai nommé : la Pared Negra (à l’envers d’Otiñar).

                            La Pared Negra vierge de tout spit... avant notre arrivée



                                       Renaud jubile en possession d'une si grosse bi....te

Falaise connue du grand public, mais dont l’accès a été classé par les espagnols comme ED sup, puisqu’elle est composée de 15 minutes de marche avec un dénivelé dépassant les 12 m. 

                                            vue depuis le haut de la Pared negra


Encore vierge de tout assaut, la paroi a pas mis longtemps à ceder au siège franco-galicien composé de Carole Palmier, Renaud Moulin, Adrien Boulon et Tuko. Et voilà qu'en une petite dizaine de jours la falaise principale s’est vue pourvue de centaines de petites varices métaliques positionnées dans le plus pur style français !!















Autant vous dire qu’une bonne paire de jumelles vous sera nécessaire pour esperer apercevoir les spits dans :

« Aceituna air space »  7c  (Tuko en photo ci contre) ou dans  la « Reinchorerizacion de Einstein » 8a (50m). Les voies sont certes engagées mais sans jamais être dangereuses (à moins d’être assuré par un bucheron allemand ).
L’engagement ici donne une petite touche adrénergique à cette escalade de conti, et oblige à grimper concentrer en s’engageant dans les sections.


L’escalade y est moins aseptisée et tente de s’éloigner de la tendance inverse (hyper sécuritaire) qui s’installe de plus en plus en terre ibérique. 


Il n’est pas rare de voir des voies   jonchées d’une guirlande de spit de 12 !!!
A croire qu’en Espagne c’est Noel tous les jours ?

Notre choix de style d’equipement sera a coup sure un facteur limitant, quant à la fréquentation du site. Il est pleinement assumé.
 L’arrivée des saucissons ou des jambons espagnols, français ou internationaux sur les falaises, est de plus en plus fréquent et devient désolante. 
Cette espèce en voie d’apparition se caractérise le plus souvent par des individus démunis ou amputés de leur organe reproducteur. Leur moyen de communication est le même qu’un individu traditionnel, à l’exception du fait que tout ce qu’il dit, est en général braillé et s'apparente à de vraies foutaises, comparable à ce que l’on appelle dans le jargon du « foutre en barre » !!!
Ce syndrome est patologique, c’est de la « diarrhée mentale ». Bien connue des spécialistes elle se caractérise par le fait, que toutes les idées exprimées oralement, par ces individus se révèlent être de la MERDE ! ( indicateurs fiable pour discerné l’espèce).
Ces individus sont souvent armés de cannes a pêche, et possèdent le facies et/ou le QI d’un Mérou.



Cette pathologie est souvent en corrélation directe avec un manque total de respect envers les tierces personnes qui les entourent. Il semblerait qu’ils ne pratiquent pas le même sport…

"A l’époque les gens travaillaient des voies pour lesquelles les capacités physiques et mentales requises concordaient a peu pres avec les leurs."
Aujourd’hui ce n'est plus le cas, l’aspect mental est peu à peu effacé, par la nouvelle facon d’équiper ainsi que par l’émergence de nouveaux outils de progression ( la canne a peche, la pose de moulinettes…). A quand les enchainements sur crocher goute d’eau en escalade sportive ? ou l’enchainement d’un 9a en moule ? 
Tout est mis a disposition pour favoriser l'apparition d'une nouvelle génération de grimpeurs:
Le saucisson label rouge, pur porc!





L’hédonisme relatif à ce sport de nature s’efface de plus en plus. On parle de moins en moins de beauté de lignes, de gestuelles, de combat mental et physique. Les belles valeurs disparaissent.... et grimper sur le cailloux le plus lisse et déversant possible devient juste un moyen de montrer sa supériorité à un maximum de personnes.
Il y a donc différentes tendances qui commencent a émerger donnant lieu à des comportements douteux et facilement observables :

  • les gens se prennent pour des autres en saucissonnant des heures dans les voies (cités précédemment), Ils  amorçent les mouvs sans jamais les finir, le plus souvent bruyamment, sans se soucier des autres et encore moins du pauvre grimpeur en bas qui se pelle les couilles (puisque lui il en a), qui se fiche de la pêche et qui attend désespérément pour taper un run. Cette stratégie a pour but d’afficher des performances non représentatives de son niveau réel pour se faire mousser dans son cercle d’amis ou de personnes proches.

  • Les grimpeurs forts mais en mal de reconnaissance, qui à défaut de faire des performances marquantes vont décoter à outrance (mini 2 cotes ) des voies de niveau commun pour camoufler des performances médiocres qui ne susciteraient aucune ou une breve couverture des medias, et ainsi tenter de titiller ces derniers, pour enfin voir son petit nom en haut de l’affiche.

  • Les pipoteurs qui s’inventent des perfs. Toujours sans témoins et des fois en décrétant des « pseudo » performances notoires et inédites. A croire que ces gens là tentent de faire perdre toute crédibilité a notre sport.
  • Les First  ascenteurs de voies extrêmes dans le trou du coup du loup, souvent sur des tas de pus tout taillés. En général on  les voit peu sur les spot d’intérêts, ils sont peu emmerdants tant qu’ils ne taillent pas des voies déjà existantes.

Bref toutes ces pathologies sont caractéristiques le plus souvent d’un excès d’estime de soi, et d’égocentrisme, pour des gens qui nécessitent une reconnaissance permanente de ceux qui les entourent ou du monde de l’escalade. 
Ceux qui en pâtissent ce sont les autres pratiquants qui se font berner ou emmerder! 



Sans être extrémiste le « mort au con » des Claretman et l’esprit qui s'y rattache devrait être je pense remis au gout du jour, et certains de leurs principes mis en action dans plusieurs falaises ou la recrudescence de conos devient exponentielle.






Pierre Rouzo ( copyright Jean-Pierre Banville) source:
http://archives.lesduc.pagesperso-orange.fr/pages/pagepierre.htm (allez jeter un coup d'oeil)

Malgré le fait que mon propos soit un peu caricatural  et abrupte, l’actualité, et le vecu sur les falaises nous montre de beaux exemples de ce type d’énergumènes. L’important est d’être au clair avec soi même et de pratiquer notre sport dans la simplicité, en respectant les personnes qui nous entourent.


                            Première ascension de "3 gabachos y un doberman" 7a+

Renaud Moulin au déchiffrage de "passate al Berenguel" 7b+ aussi serré que le café italien !

Bref vous l’aurez compris, l’equipement de la pared negra ne rentre pas dans le moule des sites espagnols à la mode. Il n’en demeure, que ce spot est une pure merveille dans sa variété de préhension, son ampleur, ainsi que dans la diversité des styles d’escalade rencontrés (cour long, crouteux, bloc conti, moco, colo…).
Rassurez vous vous n’y croiserez normalement que des gens bien.
La gentillesse des grimpeurs locaux est grandement appréciable. Car à Jaen il y a une bonne bande de fanatiques : Luis Penin, les frères Serrano, El Pana (gonzalo) et j’en passe. 
Nous avons été reçus comme des rois.


En exclusivité internationale voici donc LE TOPO:



aimablement confectionné par Renaud Moulin, merci jeune gourgandin!






Les zones de campement sont au top et les gardes forestier aimables, même en camping sauvage avec une caravane de manouche…
Nous étions comme des coqs au vin, un dimanche sur la table de grand Maman.










 
On retiendra également la gentillesse et la générosité de Camilo, propriétaire du bar Le Berenguel (à la descente de otinar en rentrant dans le village de puente la sierra), où il fait bon prendre una cañita apres la grimpe.

Ce local pure souche amoureux de beaux paysages, de tous les produits naturels dérivés du houblon et de toutes les fermentations alcooliques, vous donnera de bonnes infos sur les endroits immanquables de la région. Ouvrez vous à lui et Il vous accompagnera également sans trop forcer jusqu’au bout de la nuit à grandes goulées de Larios coca. Bons moments et rigolades assurées. A noter cependant que la grimpe du lendemain avec le cerveau condamné s’avère souvent un peu plus laborieuse…









Apres 2 semaines passées dans ce paradis de la varappe moderne, nous reportions à chaque fois le départ... A un moment donné, il a fallu prendre une décision : comme dirait un certain Claudie Faucan : « soit tu sors soit je te sors ». C’est le cœur noué que nous nous en allâmes vers d’autres contrées, toujours à la recherche de caillasse « underground d’exception »






                                                                                               Camilo en action à la Pared negra


CACIN

Direction donc un vallon que certains disent enchanté. Au milieu d’un désert près d’Almeria l’endroit est insolite mais époustouflant de beauté. Nous voila donc a Cacin (à coté de Fondon).

                                 Le vallon de cacin pris de la zone de campement

                                        L'intérieur du vallon avec en fond le secteur de "los pinos"

 La découverte du site sera guidée par des locaux d’une gentillesse waltdisnale : Riki, Amador, Jaime. Equipeurs et grimpeurs passionnés, ils nous ont fait découvrir ce spot, sous le meilleur angle possible, grâce à des conseils avisés, ce qui a contribué a rendre ce séjour, tous simplement parfait. Merci a eux.


Riki équipeur amoureux de Cacin













L’escalade à Cacin est loin d’être commerciale, on y rencontre tous les styles. Mieux vaut cependant pousser sur ses petites cannes pour esperer apercevoir un relais. 
Des bancs spéciaux sont d’ailleurs à dispositions au pied des secteurs, pour permettre aux culs de jattes ou autres bourrins égarés des grottes catalanes, d’attendre sagement l’injonction suprême.

Le secteur principal (un des plus ancien) est caractérisé par une grimpe de mur exigeante dans sa majorité ainsi que quelques jolis bijoux bien athlétiques sur la gauche du secteur. Du 5 au 8b+,

                                Carole dans "Alé Alé" 8a majestueux 

Les perf marquante : Carole enchaine Ale Ale, 8a surphysique en 2 essais, même voie que j’exécute à vue en posant les paires les coudes au dessus de la boite a cerveau, a la limite sur beaucoup de mouv…


Le secteur du cirque (nouveau) propose une escalade plus coloneuse, et athlétique majeure du 6 au 8b+ avec une bonne concentration de 7c, 7c+ .


Voies majeurs:
Acceso directo  8a couillu
Las nanas directa 7c
Barena nupcial 7c+ corcé  
                               Zipette de l'espace pour Carole dans "las nanas directa" 7c

Le petit bar derrière la fontaine de Fondon, Café Bar Vimar vous régalera avec des tapas ibériques gastronomiques à base de petits bocadillos sur lit de patatas fritas ou de hamburgesa sur même lit, ainsi qu’un large panel de plats typiques comme ses viandes en sauce, ou l’inverse…Bref la cuisine est maison, bonne et confectionnée avec amour. A noter cependant qu’au regard de sa très haute concentration en acides gras saturés elle ne conviendra pas à nos grimpeuses rachitiques ou à tout autres pachydermes brouteurs de gazons.


End of the trip

Retour prématuré pour cause de mauvais temps, ces trois mois de trip caravanier furent enrichissants sur le plan personnel, grâce aux rencontres humaines et géologiques.  . Nos petits bras on été lavés, rincés et essorés plusieurs fois, il nous reste plus que les os pour pleurer :). 

                                      Coucher de soleil sur le village de Cogollos (grenade)
 
 Les colos d'Otiñar (jaen) voie: "Lagunas mental" 8a+/8b


                              Renaud à Reguchillo (Jaen) voie: "el bolo" 7c

La conclusion AMB du trip:

Apres de nombreux tests, AMB recommande l'ingestion massive d'huile d'olive, et preconise son usage comme lubrifiant pour éviter les irritations.
Pour le syndrome des bras en" terre cuite" veuillez consulter un potier au plus vite pour une ablation rapide et sans douleur .

Seguimos A muerte 

Texte: Adrien 
Photos: Carole et Adrien