mercredi 18 décembre 2013

Road trip USA part 2: BISHOP! Vegas, NY.



Après une première partie de trip épique à RRG, nous voilâmes partis pour la deuxième aventure : 40h de bagnole pour rejoindre BISHOP CA.




Histoire de dire qu’on a fait un peu de tourisme aux US, on a tout de même fait un stop réglementaire en UTAH pour visiter 2 parcs nationaux (Arches Parc et Bryce Canyon).

Arches Parc



les tours de Bryce sous la neige, ça fart grave!

On a donc payé nos entrées aux parc, et comme de gros ovins on a utilisé notre 4*4 rutilant pour aller de parking en parking. Nos jambes nous ont portées sur les 10 mètres qui nous séparaient de chaque point de vue, et nos gros doigts ont appuyé sur la gâchette de l’appareil photo. 
Tout cela bien évidemment entourés d’une colonie de Japonais et de pinpins en Moon-Boots.














L’immensité et la magestitude de ces lieux nous a ébahis, presque autant que le splendide English Breakfast pris le matin à Moab (ci dessous).


Après ce divertissement pour ménagère lobotomisée, il était temps de passer à l’action.
Le temps pourave à Moab nous defouraillait le moral et nos doigts commençaient à suinter à outrance, nous empêchant de rester une seconde de plus sous ce climat apocalyptique.
Après de nombreuses questions existentielles tripales corrélées à de moult hésitations, nous avons répondu a la question récurrente du  « So What ? Bastards !!!!!!!»

Par la réponse D : « Bishop Sucker !!!!»
et « oui Jean Pierre c’est notre dernier mot ».


Nom d’une pipe en bois, on a gagné le million sur la première question.


L’endroit est tout simplement le paradis du bloc sur terre. À croire que le grand JESUS lors de la création du monde a balancé la sauce, en toute insouciance.


Il s’est surement endormi sur le clavier en mode: bbbbbbbbbbbbbbbbbbb.....boulder, car il y en a partout et de toutes les sortes.

Les 3 principaux secteurs sont les BUTTERMILKS, secteur emblématique granitique (grosses bouboules craquelées), les SAD et HAPPY boulders cette fois basaltiques ( nids d’abeilles et autres excentricités).

Les buttermilks et le mystique
 Evilution ci dessus.




 





Les happy's: Carole dans 
un féroce V9 sur les hauteurs.
Les Sads: Romain et Carole pratiquant 
sans modérationle Highballing




Impossible de ne pas aimer le bloc à Bishop.

Même un falaisiste fasciste ne peut rester de marbre, et trouvera forcément chausson à son pied. Il n’y a point ou peu de blocs de type miteux, au raz du sol, dont la moitié des prises sont interdites, et qui finit forcement avec un réta moiscave, où tu te ponces la moitié du corps...


Ici à Bishop on trouve de vraies lignes, avec souvent de l’ampleur, et disposant de toute la palette de prises disponibles. 



le bloc d'Evilution et par la même occasion d'Ambrosis sur la face cachée


Romain a pu donc s’énerver sur des bloc abo sur arquées avec des contrepointes de partout.  J’ai pour ma part tâté du bidoigt à foison, et Carole a pris les photos et a fait les sandwich pour honorer son statut de femme (humour Américain oui c’est sexiste aussi).

Romain en mode défouraillage de pulpe met des runs dans un départ assis en V12 de Seven Spanish Angels (V6 coup de coeur)



cocktail sauce V10 en 2 mouvements 



Echauffement Régalade.


Bref pendant ces 15 jours autant vous dire qu’il y a eu de l’action.

Arrivés de nuit, on trouve miraculeusement le camping indiqué comme le fion (pancarte en bois d’érable de 4 cm2 à l’entrée d’une piste). Au beau matin, la surprise est Fat :
L’endroit est unique, au milieu d’un désert entouré de montagnes. 
Le « camping » est cependant spartiate puisqu’il dispose pour seule installation de 4 chiotes sèches « that’s it ». Vous me direz pour 2 $ la nuit aux U.S on s’attend pas à avoir l’eau courante.


Il y a cependant baleine sous gravier : le gérant est un bon patriote avec la panoplie « In USA We Trust », et fait partie de ce qui se fait de pire dans la race humaine !!!! Avec sa gueule de clodeau reconverti il se prend pour un mauvais Rangers et vous insulte dès le matin pour des motifs dérisoires. On a eu droit au « fucking people », une honte. Encore un qui comme vous pouvez le constater a tout compris au fonctionnement du tourisme....
Conclusion si on peut vous donner un conseil n’allez pas au PIT campground il y a d’autres campings autour bien plus agréables. Vous pouvez également dormir au Buttermilk, si le temps vous le permet, c’est gratos et autorisé.

Les bons plans sur Bishop sont nombreux, et ils concernent principalement la substance nutritive. À savoir que ce terme apparaît plus approprié aux US que le mot nourriture !!!
Malgré tout voici quelques conseils : pour manger, boire, acheter des trucs pas trop mal.

La boulang’ Eric Schatz (peut être le seul vrai pain des US, et une montagne de mets délicieux comme le Mule Kick Sandwich).

Le Whisky Creek, resto pas donné mais cassage de ventre assuré et supers produits ; happy-hour avant 6pm les jours de semaine avec le méga burger a 5$ et la bière a 3$.

Le Burger Barn, les meilleurs burgers du coin et assez cheap.

Le resto mexicain Amigos : de quoi se vergeturer le bide en 1 repas. Plutôt bon.

Le resto japonais Yamatani : là on a fait péter le budget (150 $ à 3)..... bouffer du poiskaï frais en plein désert ça a un prix apparemment. Ça valait  cependant vraiment le coup, les sushi sont délicieux. On a été servis par un gentil mexicain sûrement expert en burito, mais un peu moins en nourriture japonaise....

L’Imperial Chinese Gourmet : honorable pour le prix, à noter cependant que les toilettes du camping s’en souviennent....

Le Rusty’s Saloon pour boire des coups.

Le Black Sheep pour boire un café et regarder Internet. Soi-disant le café-bar de grimpeurs à la mode......malheureusement l’ambiance n’est pas folichone et les employés pas très souriants. On a vite migré à la bibliothèque dans la rue d’en face ( gratos, et connexion + rapide).

Le premier magasin de montagne à gauche quand on est en face du Black Sheep. On y trouve du matos d’occaz à petit prix ( vêtements techniques, chaussons, chaussures ....)

Et encore mieux si vous partez surchargés en matos lestez vous uniquement de quelques calbutes et chaussettes et achetez  tous le reste au Thrift Store de Bishop ! On y trouve des fringues plus que potables entre 1 et 5 $.

Le Rancho motel pour passer les nuits trop froides.  Des chambres mignonnes, confort et propres !!!  pour 44$ la nuit/chambre.


35°C dedans, -15°C dehors !
Les sources d’eau chaude vers Mammoth à 35 min de route de Bishop,  demander infos précises au shop de grimpe.









Après quelques conseils pratique, voici le déroulement de ces 15 jours de boulder session :

Pour nous initier, Romain (le vrai bloqueur de la team) nous a bien évidemment amené aux Buttermilks, histoire de rêver un peu en voyant les classiques Highballs.

Le bloc de Seven Spanish Angels, magnifique V6















Il n’en a pas été moindre quand on a découvert les secteurs volcaniques, qui laissent à la peau un peu de répit, avec également des blocs d’une grande ampleur, des traversées sur bi et monos qui nous ont rappelé qu’on produisait de l’acide lactique !


Romain dans un V9 des Happy's










Carole pour son premier trip bloc se met en mode diesel, el pinaillera légèrement les 14 premier jours pour enchaîner massivement le dernier jour, Beefy Gecko V11(V10) (7c+/8a) !!!!!!  Avant elle torchera quand même une bonne ribambelle de V7 comme High plains drifter, et deux V9 plutôt V8, souvent de manière plus épurée que nous ; les tremblements et les cris en moins.

à gauche un féroce V9 aux Happy's  et a droite un V8 aux Buttermilks







Grimpe sur des oeufs, tout en beauté avec un pantalon dickies acheté 3$ au Thrift store !

 Concatomisation de Beefy gecko V10/11 en moins de 10 minutes



Romain en cane se paye la belle croix varappe du trip : V11/12 aux Happy’s, et un paquet d’autres blocs jusqu’à V9. 


Un V9 sharp sa mère.



partie de plaisir dans la rampe



je suis choqué!
A Noter les splendides chaussette
 80 % coton et 20%acrylique
 magnifiquement 
portées par notre modèle AMB


















Photo à regarder avec la musique de Rocky


Il passe à côté des croix féminines potentielles, pour cas de force majeure :

1er cas : il a compris après coup que le langage québécois se rapprochait du Français..... après avoir tenté  en vain de parler par onomatopées,  échangé quelques mots sur les caribous, le crik du Mozambique, la poutre de Bamako..... rien y a fait, les coutumes de ce pays nordique paraissaient bien trop différentes des nôtres J
 
2e cas : Charmé par une jolie poupée américaine, toute en beauté, il s’est rendu compte quand elle a enlevé son pull pour la première fois, qu’elle était  pourvue des mêmes bras que Robert Polanski, bûcheron Bulgare émérite.....



Et votre rédacteur se paye Cocktail Sauce en V10,  Beefy Gecko V11 (V10) et la guirlande de V7, V8 qui va avec.




Pow Pow V8
cocktail sauce V10 sous la neige


Nouvelle FA de V14 avec Eliminante main gauche * 3,
 talon obligatoire, lolotte interdite,et grosses cojones conseillées

un V6 comme je les aime 



Petite anecdote juste avant l’ascension de Cocktail Sauce : j’ai eu la chance de rencontrer une espèce rare de Gardois Ricain !!!

Voilà les faits : en arrivant de loin pour taper un run, j’observe un gars tout seul assis sur son pad en train de toucher les premières prises du bloc.
Surpris de nous voir, il lâche les prises comme un gamin pris la main dans le sac entrain de se tripoter sur le magazine de La redoute.

On décide alors de ne pas trop s’approcher et de rester en retrait sur le bloc du dessus, j’avais comme un pressentiment.....

.....Et j’avais raison, sans même dire bonjour il se retourne et nous interpelle :
« les gars, j’y crois pas j’ai fais mon premier V10 ! J’ai jamais fait de V8, et j’ai enchaîné un V10 ! » ; et ce à peu près 4 ou 5 fois en mode disque rayé.  
Puis 2e étape, il commence à se justifier et à nous raconter sa vie : 
« ma copine s’est fait mal, c’est pour ça que je grimpe seul... » entrecoupé de « V1O  ptain trop facile ».

5 minutes après il appelle tout son répertoire pour annoncer l’avènement comme si sa copine avait accouché d’un V10 de 2kg6- 3kg2.

Je m’approche alors du bloc que j’avais un peu travaillé, curieux de connaître ses méthodes...... que le spectacle commence : le mouv’ rando s’était transformé en crux et le crux en 5+.  

Je le questionne un peu plus, et il commence à me détailler le bloc dans un flou artistique extraordinaire. Je continue à gratter et là il me sort « The Méthode » avec un pied à 2 cm en dessous de la main droite, au moment précis du bloc où l’on est censé être pendu comme un sac sur un bi-doigt une phalange dans une planche à 40...

Heureusement qu’on est arrivé à temps parce que je pense qu’il était sur le point de sortir un burin pour refaire une jeunesse au bloc, se filmer dedans et dévoiler à la face du monde son exploit....



Conclusion, il semble que les pratiques gardoises sont en train de s’exporter aux  US...
Edifiant !!!!


Sinon à part cela je tiens à faire remarquer que les grimpeurs Californiens sont beaucoup plus open et détendus du slip que ceux de RRG.  
Ce passage a Bishop aura été fourni en belles rencontres avec la faune locale. Ici pas de chichis, on partage tout (sauf les nanas) : pads, bouffe, herbes de provence, feu de camps et surtout bonne humeur.

embouteillage aux Happy's

Heureusement qu’il y avait de la joie car les conditions étaient polaires: les températures avoisinaient -15 la nuit, et entre -2 et 10 la journée.

On a également été gratifiés de la visite miraculeuse de notre pote espagnol Israel.


Après s’être initié aux joies de la high line à Indian Creek, il vient à nous pour un stop de quelques jours.
On the road to Mexico, le bougre a un projet en tête et pas des moindres !!! Pourquoi cette destination si exotique allez vous me dire ? Il compte acheter un lopin de terre, pour y planter des nachos au guacamole, dans l’optique de les exporter vers  l’Ouzbékistan, où le marché potentiel serait monstrueux. AMB lui souhaite un « très grand succès ».



Vous aurez compris que Bishop est une valeur sûre où le taux de régalade avoisine les 100% .





Un climat plus que sec, du caillou 5 étoiles, des gens biens, une ville qui dispose de gavé d’infrastructures en tout genre.
Autant d’arguments qui ne nous ont pas fait hésiter 1 minute quand à l’éventualité d’afficher 12 000 Km au compteur pour pouvoir en profiter : NY – CA allez-retour parce que Bishop le vaut bien !







À noter cependant que dans un souci écologique AMB a reversé à Greenpeace 10 centimes pour chaque millier de kilomètre effectué.
Malgré tous les « on dit », AMB a des valeurs !!!





je crois que j'ai eu
l'illumination a Vegas...
     


           Le retour à New York s’est effectué d’un seul trait avec un petit stop de 4h à Vegas histoire de défourailler un buffet, et de se rendre compte de l’aberration de cet endroit. 




La meilleure des solutions pour cette ville serait peut être d’isoler toutes les stripteaseuses, les exporter en France, et raser tout le reste !!!!





Il a fallu aller à vegas pour enfin voir la Tour Eiffel !! nom d'un sapajou 


La classe à Vegas
RAS durant le trajet excepté une très belle action de Carole qui tente l’impossible et y parvient. 
Verrouiller la bagnole de l’extérieur alors que la clé se trouve à              l’intérieur. 

En une fraction de seconde Mme Carole Palmier réussit ainsi le plus grand tour de magie du siècle, ébauché mais non réalisé en 1996 par David Shieffer magicien des temps modernes !!!!

Romain ouvre allègrement la barrière en
bois de cagette qui permet de rentrer
 dans le centre de Manhattan 
De retour à NY après avoir traversé rien que 17 Etats (New York, Pennsylvania, West Virginia, Kentucky, Indiana, Illinois, Missouri, Kansas, Colorado, Utah, Nevada, Californie, Arizona, New Mexico, Texas, Oklahoma, Ohio), et emprunté une partie de la route 66 (Road trip or not !). 

Le Nouveau challenge : une visite express de Manhattan en une journée, couronnée par une soirée électro underground dans Brooklyn à l’OUTPUT (Bedford av.) complètement épique, à la new yorkaise...



World Trade Center


léger contraste
la cabane au canada des poulets locaux



Time Square bondé avant les fêtes








À noter que la journée de visite à été orquestrée par Romain qui s’est démené comme un chacal des forêts, pour se repérer dans le gigantisme de la ville, et il n’y est pas allé avec le dos de la meunière. Il aurait interpellé le pape en personne pour demander son chemin.

On remarquera une belle action dans Flushing (quartier asiatique du Queens) où Romain a réussi à dégoter la version féminine chintoc de jacouille la fripouille (peut être avec un ou deux chicots en moins), pour lui demander sans prétentions, et avec un ton angélique :

« where is the Subway please ? » 

La vieille chaude comme une baraque à frites lui répond en le gratifiant d’un sourire cristallin..... :  

«  do you want a massage ? massage ? »


Pour vous donner une idée de l’état de fatigue de l’animal en fin de journée, complètement exténué par toutes les émotions du jour, Romain s’est assis dans le métro les bras ballants en me disant « tiens,  je vais me mettre à coté d’une fenêtre pour regarder le paysage.... »

Ça sentait la fin du trip, les corps ne répondaient plus, la peau des doigts était dans un état de décomposition avancée, les esprits un peu embués, et surtout les estomacs complètement dilatés par autant de junk food.



La lèpre du grimpeur!

La nostalgie de l’Europe s’installe assez vite. Quand on est aux US, il règne dans l’atmosphère comme un manque permanent d’un je ne sais quoi.
On a envie de voir du vrai de l’authentique, et à la place on a souvent que de la poudre au yeux.... Les maisons paraissent en carton, les gens te montrent en permanence de belles rangées de dents sans saveur qui cachent un vide interstellaire.
même les émotions ont l’air fausses, tout est « awesome » ou « fucking shit », il y a peu de nuances.

Vue nocturne sur Manhattan depuis Brooklyn



Bref on se sentait un peu comme Jim Carrey dans le Truman show...


paysage irréel on the road (Utah)



Pour résumer, de manière moins nostalgique et en guise de conclusion :

si tu aimes te faire insulter, si tu as un humour lourdingue bourin et raciste, si le dimanche au lieu d’aller pique-niquer dans un champ tu préfères être dans ce même champ et dégommer de la palette à balle réelle, si tu crois que ce ne sont pas les armes qui tuent mais les hommes par leur pécher, si habiter entre 4 planches en bois alors que tu possèdes un pick-up à 100 000 ne te choques pas, si tu es persuadé que depuis la nuit des temps on boit du soda dans les rivières alors quoi de plus normal que d’en boire a volonté dans les fast food, si ta culture culinaire se rapproche de celle de l’orang-outan, si ta mère s’appelle Beverley, alors c’est que t’es un bon Ricain lobotomisé avec succès.  
Si ce que je viens de décrire t’as fait sourire voir peut être rire alors tu comprendras pourquoi depuis mon retour, sans chauvinisme aucun, de jour comme de nuit et de manière compulsive, il m’arrive de crier 
« Vive la Franceeeeeeee !!!!!!!!!!!! ». 

Seguimos a muerte!!!!
prochaine étape le jour de l'an à Margalef 





Belle rencontre avec l'ami des oiseaux de Bishop.



Texte
Adrien Boulon 

Photos
Adrien Boulon, 
Carole Palmier, 
Israel Fernandez, 
Romain Ferlet.