mercredi 25 mai 2011

On a BLEAU dire.....

Depuis que je suis émigré (pour mon plus grand plaisir) à Paris, tous les grimpeurs* (voir définition) que je côtois n’ont qu’un mot à la bouche : « Bleau ». Et en toute bonne fois et en toute objectivité on me dit que c’est le plus beau site de bloc du monde. Ça je peux déjà vous dire que c’est faux car bien que n’ayant pas visité tous les sites de blocs du monde (seul moyen d’apporter un jugement objectif sur lequel est le plus beau) je peux déjà vous affirmer que les Songenaz, Argentière et le Col des Montets sont bien plus majeurs (avec toute ma bonne fois de chamoniard).

Notre Manouche dans la Maschine 7c (à Bleau ou Font pour les Anglais....)

De plus une pratique largement répandu chez les locaux et de chercher à tout prix à rallonger les blocs pour les rendre plus durs. Du genre « houa cette sortie si tu fais le départ assis du bloc d’à coté, que tu dé-escalades entre les deux et tu enchaines par le réta (en interdisant le bac à droite), ben c’est bien plus dur ». Bah oui forcément surtout avec ta conti/rési de Marcassin (toutes mes excuses auprès des Suinés pour cette comparaison peu flatteuse). Pour expliquer ce genre de comportement je ne vois que deux hypothèses :

1)        Les blokeurs font un complexe d’infériorité vis-à-vis des falaisistes (qui eux sont capables d’enchainer plus de 5 mouvements sans être daubés).
NB : Ce complexe ne s’applique pas aux personnes grimpant aux Joncas
 un grimpeur local aux Joncas, qui tente de garder l'anonymat en camouflant son visage
2)      Bleau n’est finalement pas si majeur et illimité que ça étant donné qu’ils sont obligés de rallonger des blocs, d’interdire des prises ou de faire des allers-retours. A ce propos, il y a peut être un principe à développer. Par exemple monter dans Guère d’Usure, traverser au niveau du dernier point et redescendre dans Super Samson permettrait peut être de faire un 9a à Claret (qui deviendrait du coup une « carrière majeure » peut être même « la plus belle carrière du monde »).

Toutefois et contre toute attente, cette activité bien particulière peut sembler très attirante au premier abord pour les non initiés. En tout cas les deux septuagénaires qui m’ont vu revenir de la forêt accompagné par un homme de (presque) deux fois mon âge en me tenant la fesse droite et en boitant (ben oui je m’étais fais une élongation du muscle « de derrière la cuisse en haut ») ont paru très intéressés par une petite « initiation ». D’autant plus que la réponse à la question « qu’est ce que vous faisiez dans les bois » a été « ben on grimpait ! ». Ces deux personnes vivant quand même, et malgré leur âge, dans le monde des bizounours ils ont cependant voulu avoir une ultime précision en demandant «  mais ils vous servent à quoi ces matelas que vous portez sur le dos… »

Felipe des Village people! grimpe t-il à Bleau?

Sur ce je vous quitte.

Lala (Raph Lagarde) :)

Grimpeur :
Le petit Larousse : n.m Personne hirsute, un tantinet voire complètement hippie pratiquant la varappe à mains nues
Antrebloc : Mec bizarre préférant lever son corps plutôt que de la fonte pour exhiber ses biceps (quand il en a) et sachant lire l’heure.

samedi 14 mai 2011

O’Mar Galef !!!!


En général, vacances scolaires pour la majorité des étudiants grimpeurs en prolongation de mandat, riment avec « trip varappe de très haut vol » ; direction donc le Hawaï du monde grimpesque : Margalef la grande.

   
                               La preso dels monstres  8b/+


 
                                 Vue depuis le secteur Cala Marta


Nos doigts se sont conditionnés physiquement à subir les pires atrocités, et le plus sensible d’entre nous (autrement dit un ressortissant corse….ou Grecque ?personne le sait) s’est préparé aux effusions de sang, conséquence de steaks, malheureusement inévitables a Marga. 



La team de winners montpelliérains : Le Grand Duc Soulaq (Tristan Soulé), Flo la tête dure (notre Zidane à nous), Cracole Palmier, et Boulaq (Adrien Boulon votre rédacteur).

Les objectifs du trip étaient précis et d’une exigence redoutable. Calqués sur les méthodes développées par le pôle France d’escalade, nous avons décidé de mettre la barre très haut cette fois ci avec:
  • ·        Double ration de « bocadillo de tortilla » journalière 450g-matin-midi-soir

  • ·        « Borachera » matin midi et soir

  • ·        L’eau sera scrupuleusement remplacée par de la substance houblonnée

  • ·        Et du fractionné de connerie de type fartleck 30/30 minimum 14h/jour



Tous ces objectifs à court terme s’insèrent dans un plan d’entrainement global développé par Philippe Risoli en 1997.


















En quinconce de ces objectifs, il y aura également du sport…du vrai !!. Le choix d’une activité physique était nécessaire : après maintes hésitations nous avons écarté le curling sur gazon (spécialité irlandaise) pour choisir la varappe à mains nues ; Un peu frustrés cependant que le gazon de Margalef ne soit pas de meilleure qualité..

" Da igual iremos a muerte !!! " Cracole en sortie de blessure fait de la Rési et se met des châtaignes dans « Sobraos »  7c de Cala Marta. À noter pour l’anecdote, que la jeune demoiselle cache le journal allume feu, dans la gouttière de l’abri barbecue afin de le garder au sec pour le lendemain en cas de temps orageux….je soupçonne le sixième ou septième sens féminin comme étant à l’ origine de cette riche idée….


                                          Cracole Palmier en mode Imitation Soulaq

Soulaq enfin se sort les doigts de son outil  défécatoire. pour enchainer le 8a espagnol (*) de « transilvania ». Aux vues du tour de biceps de l’individu, assimilable à la demi-section d’un cure-dent écrasé, la performance reste honorable.




*Définition : Le 8a espagnol est une voie qui dénuée de difficulté réelle, s’est vu attribuer une cotation factice par des individus qui ont pu se prendre pour des autres, à un instant T. A l’époque ou l’octo-dimension signifiait encore quelque chose (cf les 8 de Buoux), il fallait forcer et s’investir physiquement et mentalement pour atteindre la dite dimension.


Flo tel le faucon volera une première fois sous le relai de son premier 6a en tête pour l’enchainer 2 jours plus tard.

Flo en premier plan, et derrière,  LE Soulaq en hibernation : espèce rare trouvée par terre dans une île encore inconnue. Il est issu d'une famille éloignée du putois. Autant vous dire que ce n'est pas l'eau douce qui va lui faire mal a la peau. Flo en a payé les conséquences...


Boulaq (moi même), torche le premier jour « el bal del triceps » 8a+/b au premier essai de la journée.
Afin d’imiter mon idole Soulaq, je m’attèle, et tord a vue le 8a espagnol d’ « El Guardia ».
Les jours d’après on se concentrera sur Cala Marta, et dans la journée je me fais les 2 8a « pollastre de granja » et « twist as lola » au premier.

                                Twist as lola 7c+/8a

Le lendemain, je m’adjuge au premier également une nouvelle voie en 8a bien frappé d’Ignasi au secteur Espadelles, variante de gauche d’un 7c/+ en fissure, Un vrai bijou !
Je me concentre les 2 derniers jours sur le 8b/+ à  gauche du secteur Cala Marta : In-fortuitement le dernier jour je torche toute la section dure pour tomber, comme une fiote des iles méditerranéennes, dans le 7a du haut.
J’étais prêt a m’amputer un testicule à la redescente mais Soulaq a insisté pour le garder au chaud jusqu’au barbecue du lendemain.  


                                          La preso dels monstres 8b/+

A noter une rencontre plus qu’improbable avec un membre émérite de la team AMB.


Cette rencontre fut complètement surnaturelle mais de très bon augure. Cet homme est un digne partisan du bourinage intensif, et possède déjà un dodu palmares ; Je citerai à titre indicatif la first ascent de « jacky el perro » 8b+/c, à Cogollos l’année dernière. 
Bref le bougre sortait d’un trip chez les rois du Burger, plus précisément sur le spot de Bishop. Il remontait de Grenade en direction de l’anus de la région lyonnaise, plus affuté en force que Peter Mac Calloway !!



Le destin fit qu’il s’arrêta a Marga et qu’il portait fièrement le Tshirt A Muerte Bicho.
Nous l’avons tous de suite identifié !! Il s’est intégré naturellement à la bande de trublions de service.
Mr Romain Ferlet (Ferlaq), a profité du trip pour se laisser bercer par un flash nanométrique effectué par mes soins. Il concasse donc logiquement  « pollastre de granja » 8a, en se mettant un combat mémorable pour clipper le relai. Les coudes au zénith, les cojones collées au calbute, mais la tête sur les épaules, il empoche la croix !!!


                                                    Pollastre de granja 8a Flash

                                                    La preso dels monstres  8b/+

Bilan des courses : un trip riche en émotions, les objectifs principaux  réussis voir surpassés ! Par conséquent, une bonne couche de cholestérol supplémentaire enduit dorénavant nos petites artères .
Des litres d’huile d’olive coulaient à flot, presque aussi abondamment que la Gastro de Soulaq



Nous avons reçu une belle leçon de catalanglais,
avec une revisite du terme "takeaway" ...




Les vieux du village nous ont enseigné et mimé la fameuse levrette margalefienne (dixit JL) sous l'oeil attentif des sportifs ( car dans les objectifs du prochain stage).





Les tenanciers du Bar Vernet nous ont encore une fois régalés par leur bonne humeur et leur professionnalisme « estamos alli mejor que en casa ».



Seguimos a muerte bichos.

Adrien