Fuck !!!!
Partis sans aprioris aucuns, on s’est vite rendus compte que le pays dans
lequel on débarquait était bien différent du nôtre, et sur beaucoup de
points...
Team : Romain Ferlet, Carole Palmier, Adrien Boulon
Vus du ciel, les arbres de New York ont déjà la couleur
ketchup mayo sauce barbecue.
À JFK il nous faudra 1H30 de queue pour arriver devant un
douanier blasé qui te reluque de haut en bas, tel un ricain somalien qui n’aurait pas vu un morceau de bacon depuis 15
ans.
On s’est ensuite vus questionnés et traités comme du bétail. Je leur ai alors répliqué que leurs requêtes
étaient vaines, puisqu’aucun ovin n’avait encore menacé la maison blanche et
ses occupants.... 3 doigts dans le fion plus tard j’étais à l’air libre. Le
trip pouvait alors commencer.
Un petit détour par Manhattan nous fera perdre 4h pour
sortir de New York, et en une nuit seulement on
atteint RED RIVER GORGE après 200 cafés jus de chaussette, 1 donuts déguelasse,
2 burgers imbibés d’huile, et un hot dog
plus que douteux.
« C’est vraiment le cul du
loup ici », l’arrivée dans le
Kentucky au lever du jour nous fait découvrir un paysage de forêts et lacs
brumeux (autant que nos neurones).
En fin de journée on se met l’eau à la bouche en allant
jeter un œil au MOTHERLODE, secteur emblématique de RRG.
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Caio au Motherload dans Tuna Town 7c classique |
Ça envoie du FAT ; et même si dans ce pays c’est
monnaie courante, en tant que pauvres français on est restés choqués par tant
de dévers, de prises sculptées, et le comble : tout ça dans du grès de
première qualité !!!
Trop d’émotions, on a juste eu le temps de rattraper Romain
qui s’est littéralement évanoui face à ce spectacle. Il avait de la mousse qui
lui sortait de la bouche et des oreilles, et il convulsait telle une jolie
biche qui vient de se prendre une bastos de 12.
On lui a rapidement mis des
petits morceaux de grès dans la bouche en lui récitant toutes les prises qu’il
allait potentiellement serrer les jours à venir « bi doigts, réglèttes,
pinch..... ».
Il est revenu à lui et on s’est approchés de la faune
locale, c’est à dire le grimpeur Ricain : le choc.
Plutôt avenant et très gentil, le grimpeur ricain parle
facilement et se montre très curieux. Il pose plein de questions, à première
vue l’intégration culturelle paraissait donc facile.
C’était avant de voir les énergumènes en action.
Voici donc un portrait ( à ne pas généraliser mais bon...)
Un bon grimpeur ricain a : au moins un tatouage, un
physique de bodybuilder, du matos flambant neuf, une petite tête à claque et un
orgueil aussi important que la taille de leurs buildings.
Un Ricain qui n’as pas une canne à pêche (stick clip) d’au moins 4m est sûrement
un immigré, une raclure de mexicain ou autre (humour américain....oui tout à
fait c’est raciste !)
A savoir que la majorité des voies sont équipées en partant
du principe que tout le monde en a une, et une grosse bien sûr... Petit
Français candide, prépares-toi à faire du
solo avant de clipper les premier points !
Les bons Ricains eux sont tombés dans un cercle de stupidité
infernal, qui consiste par exemple à pré-clipper à la canne tous les premiers
points, qu’ils soient hauts, bas, rando à clipper ou pas. Bref un espèce de
rituel étrange qui te fait te sentir inférieur comparé à la race élue :
comme un paysan tu vas utiliser un vieux bâton moisecave et des
techniques de cordes douteuses, ayant comme résultat une fois sur deux le
coinçage de celui ci dans la paire, ou la confection d’un nœud indéfaisable.
Le Ricain au même titre que l’Allemand, peut saucissonner
une journée, voire une semaine entière dans une voie 3 lettres au dessus de son
niveau max, monopolisant la voie toute la journée sans aucun scrupule et en
toute légitimité... un vrai sketch quand on voit la quantité de voies majeures
de tout niveau disponibles à RRG...
Bref au bout d’à peu près 3 heures et 6 minutes, on a
commencé à en souper des mini-répliques de Sharma qui braillent à chaque mouv à
t’en faire péter les tympans.
Accessoirement, dans un soucis de classification, nous avons établi une
distinction inédite entre 2 types de grimpeurs brailleurs :
Le brailleur « Chieur », qui feint un acte de
défécation douloureux à chaque mouvement.
Le brailleur « Vomito », qui feint l’excrétion
massive de matière stomacale (idem lendemain de cuite) à chaque
mouv.
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dépité après une américanade! |
Rapidement on a décidé de s’éloigner de toutes ces quenelles d’un diamètre méconnu en France (peut être supérieur à 24)....
Petite anecdote qui montre bien le degré de connerie de
certains individus locaux :
Un bon gros ricain s’échauffe ; arrivé
environ à 10m de haut il se rend compte qu’il grimpe avec son grigri au fion
« fuck off ». Habilement il décide de le lancer sur son t-shirt (2mm
de coton) posé sur un joli bloc de grès (500 kg de roche dure). Malheureusement
le petit morceau de coton n’a pas amorti le choc comme prévu..... le grigri tape sur le t-shirt et rebondit sur la
caillasse en un bruit terrifiant ..... le bon ricain souriant regarde son pote,
un peu blanc, et pour le rassurer il lui sort « don’t worry budy
I’ve done that hundreds of times, and it’s fine..... ».
Personnellement
si ça avait été mon assureur je lui aurait coupé les deux mains à sa descente
de la voie.
Attention le portrait ci-dessus décrit un stéréotype rencontré heureusement nous
avons eu également d’heureuses rencontre avec des gens en or, faisant preuve d’un grand savoir-vivre, et d’une
tolérance hors du commun, (souvent méconnue en France). Des gens souriants, et
d’une gentillesse incroyable...
Merci à Jeremy, Dan, Josie...
Pour résumer, la
population grimpante des US ne passe pas au travers des mailles géantes
du filet américain qui consiste à créer le plus grand vivier d’abrutis sur la
planète. Des moutons qui consomment
à outrance et qui ne savent même plus pourquoi. Un pays qui crée des monstres en tout
impunité. Là-bas il n’est pas choquant de voir des gens tellement gros qu’ils
en deviennent impotents et qui tombent dans le cercle vicieux d’être contraint
à prendre des voiturettes électriques pour aller faire leurs courses dans les
supermarchés. Bref un choc culturel qui ne laisse pas de marbre.
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Edifiant :) |
Revenons au déroulement du trip. Globalement la stratégie a
été simple: on a roulé notre bosse dans les principaux secteurs sans se mettre
de gros projets.
RRG c’est unique par la qualité et la quantité de grès dont
cette zone dispose. C’est donc bien dommage de rester bloqué dans une seule
voie quand des tonnes de grès majeur vous tendent les bras. Ici pas de
discrimination, il y a des voies à chialer dans le 5 comme dans le 9.
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Romain dans un des plus beau 7b+ de RRG Demond Seed |
On vous conseille :
Secteurs Drive By et Bob Marley : ultra classiques avec
des voies mystiques comme :
Easy Riders 7c+, Spank 7c+, Dirty Smelly Hippy 7c+/8a, Angry Birds 8a, Kaleidoscope 8a+.
Demond Seed 7b+, No Redemption 8a, Sugar Magnolia 8b,
Ultra Perm 8b.
Dark Side : moins commercial car dans un style moins commun (bidoigts, plats, rési courte bien
intense), le mur est un des plus pur de RRG, une planche à 30-35° clafie de trous et de formes.
Voies
mystiques :
The Force 7c+, Eléphant Man 8a, Return of Darthmoll 8a,
Swingline 8b.

Gold Coast : un des murs le plus esthétique même si
l’escalade n’est pas très variée ça vaut le coup d’y passer un jours ou deux.
Sélec :
Black Gold 8a+, Golden Boy 8a/+, God’s Own Stone 8b/+.
Motherload : presque toutes les voies, à savoir
cependant que l’escalade y est un peu robotique surtout dans les gros dévers.
Coup de cœur:
Snooker 7c+ (prendre le ticket avant 8.am), Take
That Katie Brown 8a (majeur mais un peu morfo), Flour Power 8a, Omaha Beach 8b/+.
Le destin du grimpeur à RRG, c’est serrer de la prise et se faire péter les poulies.
Ici mieux vaut être cul-de-jatte avec de bons avant-bras, plutôt qu’un fin technicien avec une rési de
plancton séché.
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Ambiance dans Sugar magnolia 8b |

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Demond Seed 7b+ |
Romain, en reprise, s’est retrouvé pourvu d’une force de mulet et malheureusement
d’une rési proche du niveau de la mer....
les enchaînement étaient épiques et
les sorties en 5 sup se sont vite
transformées en combat de rue. Les
coudes regardaient le ciel et applaudissaient tout seuls quand il a clippé les
relais de
No redemption , Elephant man, Take that Katie Brown en 8a (aplause) !
No redemption , Elephant man, Take that Katie Brown en 8a (aplause) !
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Elephant man 8a |
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Un try dans Thug life 8b après avoir pris le 50eme ticket de la journée (secteur Drive By) |
Carole se réveille un peu tard en fin de trip et pourfend
avec une facilité déconcertante dirty smelly hippy 7c+/ 8a flash, Elephant
man 8a et Flour power 8a au premier. Elle tombera le dernier jour dans son
projet Sugar magniolia 8b dans le 6b final avec une méthode en 8A+ bloc non
validé par le comité directeur.
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re Sugar magnolia une des lignes les plus esthétique de RRG |
Quant à votre rédacteur, je me suis payé une bonne tranche
de à vue dans le 7c+ et 8a avec comme réalisations sympas, Bohica et dirty
smelly hippy 8a à vue et Ultra perm 8b en quelques runs en faisant les méthodes
Mennen pour homme que Chuck Norris en personne m’a données : sans les
inters et sans le repos de genoux en bois de Santal.
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une posture de champion dans Elephant man:) |
On vous conseille le camping du Land of the Arches, hangar de kosovare convivial et pas cher (5 dol la nuit avec douche).
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petit dej: classique oeuf/bacon par -3°C![]() |
Concernant l’endroit où se trouve le spot (après Slade) : plutôt beau mais culturellement à chier. Autant vous dire qu’il a fallu être
inventifs pendant les jours de repos :
course de fauteuil roulant monocycle au Land of the Arches
les fabriques de Bourbon à Lexington
ou s’empifrer
au mexicain de Winchester ( à coté du Walmart, pour 10 dol tu ressort en
rempant).
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burger party |
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Beer trailer de RRG (archtung; fermé le dimanche) |
Now direction l’Utah et la visite des principaux
parcs comme Arches et Brice canyon pour 2 jours puis Bishop pour 2 semaines.
Mais avant ça il va falloir se coller dans la joie et la
bonne humeur les 40 h de bagnole qui nous séparent de La Mecque du boulder.

Show must go on, seguimos a muerte.
Texte Adrien Boulon
Photos : Adrien Boulon, Carole Palmier, Romain Ferlet
Très beau post, on a bien rigolé!!! Tu verras après quelques trips on se rend plus compte de tout ça, c'est terrible! !
RépondreSupprimerBonne continuation à vous!!!
Gé et Flo
Merci. On suit également vos aventures a distance. La bise et A+ dans le bus.
SupprimerAdri et Carole
Putain Boubou je viens d'avoir une révélation en lisant ton article. En fait le grimpeur américain comme tu le décrit serait un mixte entre le parisien (tatouage, physique un peu comme le mien...) et le grenoblois (canne à pêche, braillard). Ceci nous fait donc complétement revoir l'histoire de la colonisation des us. A méditer.
RépondreSupprimerProfitez bien, bisettes
Putain Lala tu mets en lumière une évidence que j'avais sous le nez,sans pourtant l'avoir décelé. C'est là qu'on reconnait le génie!!! tu m'étonnera toujours.
SupprimerJe te fais une bisette de la métropole et te souhaite une bonne lecture du 2ème Opus.
N'oubli jamais, que tu as carte blanche pour publier tes articles de haut vol sur AMB.